Poèmes divers
5 participants
Page 1 sur 2
Page 1 sur 2 • 1, 2
Poèmes divers
La croisade des enfants
Pourra-t-on un jour vivre sur la Terre
Sans colère, sans mépris.
Sans chercher ailleurs
Qu’au fond de son coeur
La réponse au mystère de la vie.
Dans le ventre de l’Univers
Des milliards d’étoiles
Naissent et meurent à chaque instant
Où l’homme apprend la guerre à ses enfants.
refrain
J’suis trop p’tit
Pour me prendre au sérieux
Trop sérieux
Pour faire le jeu des grands
Assez grand pour affronter la vie
Trop petit pour être malheureux.
Verra-t-on enfin les êtres humains
Rire aux larmes, de leurs peurs
Enterrer les armes, écouter leur coeur
Qui se bat, qui se bat pour la vie.
Trop petit pour les grands
Assez grand pour la vie.
Poésie: la croisade des enfants
Paroles & Musique: Jacques Higelin
Pourra-t-on un jour vivre sur la Terre
Sans colère, sans mépris.
Sans chercher ailleurs
Qu’au fond de son coeur
La réponse au mystère de la vie.
Dans le ventre de l’Univers
Des milliards d’étoiles
Naissent et meurent à chaque instant
Où l’homme apprend la guerre à ses enfants.
refrain
J’suis trop p’tit
Pour me prendre au sérieux
Trop sérieux
Pour faire le jeu des grands
Assez grand pour affronter la vie
Trop petit pour être malheureux.
Verra-t-on enfin les êtres humains
Rire aux larmes, de leurs peurs
Enterrer les armes, écouter leur coeur
Qui se bat, qui se bat pour la vie.
Trop petit pour les grands
Assez grand pour la vie.
Poésie: la croisade des enfants
Paroles & Musique: Jacques Higelin
kryss- Taiseux
-
Messages : 238
Date d'inscription : 28/09/2012
Age : 44
Localisation : Un p'tit coin perdu
Re: Poèmes divers
Je ne connaissais pas cette chanson de Jacques HIGELIN.
Merci d'avoir palier à ce manque
Merci d'avoir palier à ce manque
willyloge- Poète
-
Messages : 2092
Date d'inscription : 17/12/2012
Age : 61
Localisation : BESANCON
I'm the boy
I'm the boy
Ombre parmi les ombres
Des nocturnes torrides
Je me perds dans le nombre
Pour atteindre au sordide
Masque parmi les masques
Tragiques ou d'amertume
Le cuir noir et les casques
Scintillant sous la lune
Ame parmi les âmes
Fébriles dans leurs angoisses
Lorsque brille une lame
Ou un regard salace
Homme parmi les hommes
Dans le noir ou l'ivoire
Recherchant les symptômes
D'orgasmes illusoires
Putain parmi les putes
J'enfonce dans la fange
Où s'étreignent les brutes
Et se saignent les anges
Serge Gainsbourg
kryss- Taiseux
-
Messages : 238
Date d'inscription : 28/09/2012
Age : 44
Localisation : Un p'tit coin perdu
Re: Poèmes divers
J'aime beaucoup.
Merci d'alimenter cette rubrique.
Il faut que j'en trouve quelques-uns également.
Merci d'alimenter cette rubrique.
Il faut que j'en trouve quelques-uns également.
Loli- Utopiste
- Messages : 2020
Date d'inscription : 26/09/2012
A celle qui est trop gaie
Un p'tit poéme de Baudelaire
A celle qui est trop gaie
Ta tête, ton geste, ton air
Sont beaux comme un beau paysage ;
Le rire joue en ton visage
Comme un vent frais dans un ciel clair.
Le passant chagrin que tu frôles
Est ébloui par la santé
Qui jaillit comme une clarté
De tes bras et de tes épaules.
Les retentissantes couleurs
Dont tu parsèmes tes toilettes
Jettent dans l'esprit des poètes
L'image d'un ballet de fleurs.
Ces robes folles sont l'emblème
De ton esprit bariolé ;
Folle dont je suis affolé,
Je te hais autant que je t'aime !
Quelquefois dans un beau jardin
Où je traînais mon atonie,
J'ai senti, comme une ironie,
Le soleil déchirer mon sein ;
Et le printemps et la verdure
Ont tant humilié mon coeur,
Que j'ai puni sur une fleur
L'insolence de la Nature.
Ainsi je voudrais, une nuit,
Quand l'heure des voluptés sonne,
Vers les trésors de ta personne,
Comme un lâche, ramper sans bruit,
Pour châtier ta chair joyeuse,
Pour meurtrir ton sein pardonné,
Et faire à ton flanc étonné
Une blessure large et creuse,
Et, vertigineuse douceur !
A travers ces lèvres nouvelles,
Plus éclatantes et plus belles,
T'infuser mon venin, ma soeur !
A celle qui est trop gaie
Ta tête, ton geste, ton air
Sont beaux comme un beau paysage ;
Le rire joue en ton visage
Comme un vent frais dans un ciel clair.
Le passant chagrin que tu frôles
Est ébloui par la santé
Qui jaillit comme une clarté
De tes bras et de tes épaules.
Les retentissantes couleurs
Dont tu parsèmes tes toilettes
Jettent dans l'esprit des poètes
L'image d'un ballet de fleurs.
Ces robes folles sont l'emblème
De ton esprit bariolé ;
Folle dont je suis affolé,
Je te hais autant que je t'aime !
Quelquefois dans un beau jardin
Où je traînais mon atonie,
J'ai senti, comme une ironie,
Le soleil déchirer mon sein ;
Et le printemps et la verdure
Ont tant humilié mon coeur,
Que j'ai puni sur une fleur
L'insolence de la Nature.
Ainsi je voudrais, une nuit,
Quand l'heure des voluptés sonne,
Vers les trésors de ta personne,
Comme un lâche, ramper sans bruit,
Pour châtier ta chair joyeuse,
Pour meurtrir ton sein pardonné,
Et faire à ton flanc étonné
Une blessure large et creuse,
Et, vertigineuse douceur !
A travers ces lèvres nouvelles,
Plus éclatantes et plus belles,
T'infuser mon venin, ma soeur !
kryss- Taiseux
-
Messages : 238
Date d'inscription : 28/09/2012
Age : 44
Localisation : Un p'tit coin perdu
Re: Poèmes divers
Très beau !
J'aime bien cette strophe
Ces robes folles sont l'emblème
De ton esprit bariolé ;
Folle dont je suis affolé,
Je te hais autant que je t'aime !
J'aime bien cette strophe
Ces robes folles sont l'emblème
De ton esprit bariolé ;
Folle dont je suis affolé,
Je te hais autant que je t'aime !
Loli- Utopiste
- Messages : 2020
Date d'inscription : 26/09/2012
Re: Poèmes divers
Parole de Ma Solitude:
Pour avoir si souvent dormi avec ma solitude
Je m'en suis fait presque une amie une douce habitude
Elle ne me quitte pas d'un pas fidèle comme une ombre
Elle m'a suivi çà et là aux quatre coins du monde
Non je ne suis jamais seul avec ma solitude
Quand elle est au creux de mon lit elle prend toute la place
Et nous passons de longues nuits tous les deux face à face
Je ne sais vraiment pas jusqu'où ira cette complice
Faudra-t-il que j'y prenne goût ou que je réagisse
Non je ne suis jamais seul avec ma solitude
Par elle j'ai autant appris que j'aie versé de larmes
Si parfois je la répudie jamais elle ne désarme
Et si je préfère l'amour d'une autre courtisane
Elle sera à mon dernier jour ma dernière compagne
Non je ne suis jamais seul avec ma solitude
Non je ne suis jamais seul avec ma solitude
Pour avoir si souvent dormi avec ma solitude
Je m'en suis fait presque une amie une douce habitude
Elle ne me quitte pas d'un pas fidèle comme une ombre
Elle m'a suivi çà et là aux quatre coins du monde
Non je ne suis jamais seul avec ma solitude
Quand elle est au creux de mon lit elle prend toute la place
Et nous passons de longues nuits tous les deux face à face
Je ne sais vraiment pas jusqu'où ira cette complice
Faudra-t-il que j'y prenne goût ou que je réagisse
Non je ne suis jamais seul avec ma solitude
Par elle j'ai autant appris que j'aie versé de larmes
Si parfois je la répudie jamais elle ne désarme
Et si je préfère l'amour d'une autre courtisane
Elle sera à mon dernier jour ma dernière compagne
Non je ne suis jamais seul avec ma solitude
Non je ne suis jamais seul avec ma solitude
adou- Utopiste
- Messages : 736
Date d'inscription : 01/01/2013
Re: Poèmes divers
J'aime beaucoup.
kryss- Taiseux
-
Messages : 238
Date d'inscription : 28/09/2012
Age : 44
Localisation : Un p'tit coin perdu
Re: Poèmes divers
Tue-moi:
Si tu me vois un jour frotter mes souvenirs
Parce que je ne verrai plus briller mon avenir
Si je fais plus le monde à chaque fois que je bois
Plus de moral d'acier dans mes gueules de bois
Tue-moi
Quand tu commenceras à compter les jours
Qui sépare les fois où je te fais l'amour
Si tu me surprends à fermer les fenêtres
Parce que le bruit des enfants me monte à la tête
Tue-moi
Tu me tueras! si tu t'en vas
Simplement, si tu t'en vas
Si un jour j'ai honte de mes anciens copains
Si je serre les fesses plus fort que les poings
Si je deviens nouveau con et ancien battant
Si je me révolte plus qu'entre deux calmants
Tue-moi
Si tu vois un jour que je m'économise
Si j'ai peur d'avoir froid quand je donne ma chemise
Si tu m'admires plus parce que j'ai peur de perdre
Si t'as plus pour moi que cette tendresse de merde
Tue-moi
Tu me tueras! si tu t'en vas
Simplement, si tu t'en vas
Si tu me vois un jour frotter mes souvenirs
Parce que je ne verrai plus briller mon avenir
Si je fais plus le monde à chaque fois que je bois
Plus de moral d'acier dans mes gueules de bois
Tue-moi
Quand tu commenceras à compter les jours
Qui sépare les fois où je te fais l'amour
Si tu me surprends à fermer les fenêtres
Parce que le bruit des enfants me monte à la tête
Tue-moi
Tu me tueras! si tu t'en vas
Simplement, si tu t'en vas
Si un jour j'ai honte de mes anciens copains
Si je serre les fesses plus fort que les poings
Si je deviens nouveau con et ancien battant
Si je me révolte plus qu'entre deux calmants
Tue-moi
Si tu vois un jour que je m'économise
Si j'ai peur d'avoir froid quand je donne ma chemise
Si tu m'admires plus parce que j'ai peur de perdre
Si t'as plus pour moi que cette tendresse de merde
Tue-moi
Tu me tueras! si tu t'en vas
Simplement, si tu t'en vas
adou- Utopiste
- Messages : 736
Date d'inscription : 01/01/2013
Re: Poèmes divers
Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur
D'aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l'ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
À l'âme en secret
Sa douce langue natale.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l'humeur est vagabonde ;
C'est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu'ils viennent du bout du monde.
- Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D'hyacinthe et d'or ;
Le monde s'endort
Dans une chaude lumière.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
L'invitation au voyage - Charles Baudelaire
Songe à la douceur
D'aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l'ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
À l'âme en secret
Sa douce langue natale.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l'humeur est vagabonde ;
C'est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu'ils viennent du bout du monde.
- Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D'hyacinthe et d'or ;
Le monde s'endort
Dans une chaude lumière.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
L'invitation au voyage - Charles Baudelaire
adou- Utopiste
- Messages : 736
Date d'inscription : 01/01/2013
Re: Poèmes divers
... J'ai dit à mon coeur désolé :
Quittons cette tour de démence,
Mêlons-nous à la vie immense,
Soyons, dans l'ère qui commence,
Parmi les moissonneurs du blé.
Il est d'autres deuils que les nôtres
Et le mot du problème humain,
Trop grand pour une seule main,
Est caché dans le coeur des autres.
La galère - Louis Duchosal
Quittons cette tour de démence,
Mêlons-nous à la vie immense,
Soyons, dans l'ère qui commence,
Parmi les moissonneurs du blé.
Il est d'autres deuils que les nôtres
Et le mot du problème humain,
Trop grand pour une seule main,
Est caché dans le coeur des autres.
La galère - Louis Duchosal
adou- Utopiste
- Messages : 736
Date d'inscription : 01/01/2013
Re: Poèmes divers
Une histoire
Et c’est au fil de nos sourires
que se noua le premier fil.
Et c’est au fil de nos désirs
qu’il se multiplia par mille.
Était-ce au fil de mes espoirs
qu’en araignée tu fis ta toile ?
Car c’est au fil de tes départs
qu’au piège je fus l’animal…
Alors qu’au fil de ton plaisir
se brisera… le dernier fil.
Esther Granek, Je cours après mon ombre, 1981
Et c’est au fil de nos sourires
que se noua le premier fil.
Et c’est au fil de nos désirs
qu’il se multiplia par mille.
Était-ce au fil de mes espoirs
qu’en araignée tu fis ta toile ?
Car c’est au fil de tes départs
qu’au piège je fus l’animal…
Alors qu’au fil de ton plaisir
se brisera… le dernier fil.
Esther Granek, Je cours après mon ombre, 1981
Stéphia- Utopiste
-
Messages : 200
Date d'inscription : 11/02/2013
Age : 36
Localisation : Région parisienne
Re: Poèmes divers
J'étais à toi....
" J'étais à toi peut-être avant de t'avoir vu.
Ma vie en se formant, fut promise à la tienne.
Ton nom m'en averti par un trouble imprévu
Ton âme s'y cachait pour éveiller la mienne "
Marceline Desbordes-Valmore.
" J'étais à toi peut-être avant de t'avoir vu.
Ma vie en se formant, fut promise à la tienne.
Ton nom m'en averti par un trouble imprévu
Ton âme s'y cachait pour éveiller la mienne "
Marceline Desbordes-Valmore.
Stéphia- Utopiste
-
Messages : 200
Date d'inscription : 11/02/2013
Age : 36
Localisation : Région parisienne
Re: Poèmes divers
Bernard Le Bovier de FONTENELLE (1657-1757)
Epitaphe à Ninon de Lenclos
Clusine, qui dans tous les temps
Eut de tous les honnêtes gens
L'amour ou l'estime en partage ;
Qui toujours pleine de bon sens,
Sut de chaque saison de l'âge
Faire toujours un juste usage,
Qui dans son entretien dont on fut enchanté
Faisait un heureux alliage
D'un agréable badinage
Avec la politesse et la solidité.
Et que le ciel doua d'un esprit droit et sage,
Toujours l'intelligence avec la vérité
Clusine est, grâce au Ciel
En parfaite santé.
Et voici l'épitaphe inutile :
Ci-gît la femme qui voulut
Etre un honnête homme et le fut
Voilà votre épitaphe faite
Et par avance, Dieu merci,
Puissiez-vous comme je le souhaite
La lire dans cent ans d'ici.
Epitaphe à Ninon de Lenclos
Clusine, qui dans tous les temps
Eut de tous les honnêtes gens
L'amour ou l'estime en partage ;
Qui toujours pleine de bon sens,
Sut de chaque saison de l'âge
Faire toujours un juste usage,
Qui dans son entretien dont on fut enchanté
Faisait un heureux alliage
D'un agréable badinage
Avec la politesse et la solidité.
Et que le ciel doua d'un esprit droit et sage,
Toujours l'intelligence avec la vérité
Clusine est, grâce au Ciel
En parfaite santé.
Et voici l'épitaphe inutile :
Ci-gît la femme qui voulut
Etre un honnête homme et le fut
Voilà votre épitaphe faite
Et par avance, Dieu merci,
Puissiez-vous comme je le souhaite
La lire dans cent ans d'ici.
willyloge- Poète
-
Messages : 2092
Date d'inscription : 17/12/2012
Age : 61
Localisation : BESANCON
Re: Poèmes divers
Toujours ce souvenir m'attendrit et me touche
Toujours ce souvenir m'attendrit et me touche,
Quand lui-même, appliquant la flûte sur ma bouche,
Riant et m'asseyant sur lui, près de son coeur,
M'appelait son rival et déjà son vainqueur.
Il façonnait ma lèvre inhabile et peu sûre
A souffler une haleine harmonieuse et pure ;
Et ses savantes mains prenaient mes jeunes doigts,
Les levaient, les baissaient, recommençaient vingt fois,
Leur enseignant ainsi, quoique faibles encore,
A fermer tour à tour les trous du buis sonore.
André CHÉNIER
Toujours ce souvenir m'attendrit et me touche,
Quand lui-même, appliquant la flûte sur ma bouche,
Riant et m'asseyant sur lui, près de son coeur,
M'appelait son rival et déjà son vainqueur.
Il façonnait ma lèvre inhabile et peu sûre
A souffler une haleine harmonieuse et pure ;
Et ses savantes mains prenaient mes jeunes doigts,
Les levaient, les baissaient, recommençaient vingt fois,
Leur enseignant ainsi, quoique faibles encore,
A fermer tour à tour les trous du buis sonore.
André CHÉNIER
willyloge- Poète
-
Messages : 2092
Date d'inscription : 17/12/2012
Age : 61
Localisation : BESANCON
Re: Poèmes divers
Toute l’âme résumée
Quand lente nous l’expirons
Dans plusieurs ronds de fumée
Abolis en autres ronds
Atteste quelque cigare
Brûlant savamment pour peu
Que la cendre se sépare
De son clair baiser de feu
Ainsi le chœur des romances
À la lèvre vole-t-il
Exclus-en si tu commences
Le réel parce que vil
Le sens trop précis rature
Ta vague littérature.
Mallarmé.
adou- Utopiste
- Messages : 736
Date d'inscription : 01/01/2013
Re: Poèmes divers
La belle impérieuse.
L'amour, panique
De la raison,
Se communique
Par le frisson.
Laissez-moi dire,
N'accordez rien.
Si je soupire,
Chantez, c'est bien.
Si je demeure,
Triste, à vos pieds,
Et si je pleure,
C'est bien, riez.
Un homme semble
Souvent trompeur.
Mais si je tremble,
Belle, ayez peur.
Victor Hugo
L'amour, panique
De la raison,
Se communique
Par le frisson.
Laissez-moi dire,
N'accordez rien.
Si je soupire,
Chantez, c'est bien.
Si je demeure,
Triste, à vos pieds,
Et si je pleure,
C'est bien, riez.
Un homme semble
Souvent trompeur.
Mais si je tremble,
Belle, ayez peur.
Victor Hugo
adou- Utopiste
- Messages : 736
Date d'inscription : 01/01/2013
Re: Poèmes divers
A une passante
La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;
Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?
Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !
Charles BAUDELAIRE
La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;
Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?
Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !
Charles BAUDELAIRE
willyloge- Poète
-
Messages : 2092
Date d'inscription : 17/12/2012
Age : 61
Localisation : BESANCON
Re: Poèmes divers
L'homme et la mer
Homme libre, toujours tu chériras la mer!
La mer est ton miroir, tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame
Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.
Tu te plais a plonger au sein de ton image;
Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.
Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets;
Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes;
O mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets!
Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remords,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
O lutteurs éternels, O frères implacables!
Charles Baudelaire
Homme libre, toujours tu chériras la mer!
La mer est ton miroir, tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame
Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.
Tu te plais a plonger au sein de ton image;
Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.
Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets;
Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes;
O mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets!
Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remords,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
O lutteurs éternels, O frères implacables!
Charles Baudelaire
adou- Utopiste
- Messages : 736
Date d'inscription : 01/01/2013
Re: Poèmes divers
C'est vieux mais c'est beau !
Mignonne, allons voir si la rose.
Ode 17.
À Cassandre.
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.
Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.
Pierre de Ronsard.
Mignonne, allons voir si la rose.
Ode 17.
À Cassandre.
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.
Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.
Pierre de Ronsard.
willyloge- Poète
-
Messages : 2092
Date d'inscription : 17/12/2012
Age : 61
Localisation : BESANCON
Re: Poèmes divers
Artist: Adamo
Titre: La Nuit
Parole de La Nuit:
Si je t'oublie pendant le jour
Je passe mes nuits à te maudire
Et quand la lune se retire
J'ai l'âme vide et le cœur lourd
La nuit tu m'apparais immense
Je tends les bras pour te saisir
Mais tu prends un malin plaisir
A te jouer de mes avances
La nuit je deviens fou, je deviens fou
Et puis ton rire fend le noir
Et je ne sais plus où chercher
Quand tout se tait revient l'espoir
Et je me reprends à t'aimer
Tantôt tu me reviens fugace
Et tu m'appelles pour me narguer
Mais chaque fois mon sang se glace
Ton rire vient tout effacer
La nuit je deviens fou, je deviens fou
Le jour dissipe ton image
Et tu repars, je ne sais où
Vers celui qui te tient en cage
Celui qui va me rendre fou
La nuit je deviens fou, je deviens fou
Titre: La Nuit
Parole de La Nuit:
Si je t'oublie pendant le jour
Je passe mes nuits à te maudire
Et quand la lune se retire
J'ai l'âme vide et le cœur lourd
La nuit tu m'apparais immense
Je tends les bras pour te saisir
Mais tu prends un malin plaisir
A te jouer de mes avances
La nuit je deviens fou, je deviens fou
Et puis ton rire fend le noir
Et je ne sais plus où chercher
Quand tout se tait revient l'espoir
Et je me reprends à t'aimer
Tantôt tu me reviens fugace
Et tu m'appelles pour me narguer
Mais chaque fois mon sang se glace
Ton rire vient tout effacer
La nuit je deviens fou, je deviens fou
Le jour dissipe ton image
Et tu repars, je ne sais où
Vers celui qui te tient en cage
Celui qui va me rendre fou
La nuit je deviens fou, je deviens fou
adou- Utopiste
- Messages : 736
Date d'inscription : 01/01/2013
Re: Poèmes divers
Le malheureux
Je suis le ténébreux, - le veuf, - l'inconsolé,
Le prince d'Aquitaine à la tour abolie:
Ma seule étoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le soleil noir de la Mélancolie.
Dans la nuit du tombeau, toi qui m'as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé
Et la treille où le pampre à la rose s'allie.
Suis-je Amour ou Phébus?... Lusignan ou Biron?
Mon front est rouge encor du baiser de la reine;
J'ai rêvé dans la grotte où nage la sirène...
Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron:
Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée
Les soupirs de la sainte et les cris de la fée.
Ecrit par Gérard de NERVAL
Je suis le ténébreux, - le veuf, - l'inconsolé,
Le prince d'Aquitaine à la tour abolie:
Ma seule étoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le soleil noir de la Mélancolie.
Dans la nuit du tombeau, toi qui m'as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé
Et la treille où le pampre à la rose s'allie.
Suis-je Amour ou Phébus?... Lusignan ou Biron?
Mon front est rouge encor du baiser de la reine;
J'ai rêvé dans la grotte où nage la sirène...
Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron:
Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée
Les soupirs de la sainte et les cris de la fée.
Ecrit par Gérard de NERVAL
willyloge- Poète
-
Messages : 2092
Date d'inscription : 17/12/2012
Age : 61
Localisation : BESANCON
Re: Poèmes divers
Il faut m'aimer...
Il faut m'aimer. Je suis ces Fous que tu nommais,
Je suis l'Adam nouveau qui mange le vieil homme,
Ta Rome, ton Paris, ta Sparte et ta Sodome,
Comme un pauvre rué parmi d'horribles mets.
Mon amour est le feu qui dévore à jamais
Toute chair insensée, et l'évapore comme
Un parfum, - et c'est le déluge qui consomme
En son flot tout mauvais germe que je semais,
Afin qu'un jour la Croix où je meurs fût dressée
Et que par un miracle effrayant de bonté
Je t'eusse un jour à moi, frémissant et dompté.
Aime. Sors de ta nuit. Aime. C'est ma pensée
De toute éternité, pauvre âme délaissée,
Que tu dusses m'aimer, moi seul qui suis resté !
Verlaine
Il faut m'aimer. Je suis ces Fous que tu nommais,
Je suis l'Adam nouveau qui mange le vieil homme,
Ta Rome, ton Paris, ta Sparte et ta Sodome,
Comme un pauvre rué parmi d'horribles mets.
Mon amour est le feu qui dévore à jamais
Toute chair insensée, et l'évapore comme
Un parfum, - et c'est le déluge qui consomme
En son flot tout mauvais germe que je semais,
Afin qu'un jour la Croix où je meurs fût dressée
Et que par un miracle effrayant de bonté
Je t'eusse un jour à moi, frémissant et dompté.
Aime. Sors de ta nuit. Aime. C'est ma pensée
De toute éternité, pauvre âme délaissée,
Que tu dusses m'aimer, moi seul qui suis resté !
Verlaine
adou- Utopiste
- Messages : 736
Date d'inscription : 01/01/2013
Re: Poèmes divers
J'aime l'araignée
J'aime l'araignée et j'aime l'ortie,
Parce qu'on les hait ;
Et que rien n'exauce et que tout châtie
Leur morne souhait ;
Parce qu'elles sont maudites, chétives,
Noirs êtres rampants ;
Parce qu'elles sont les tristes captives
De leur guet-apens ;
Parce qu'elles sont prises dans leur oeuvre ;
Ô sort ! fatals noeuds !
Parce que l'ortie est une couleuvre,
L'araignée un gueux;
Parce qu'elles ont l'ombre des abîmes,
Parce qu'on les fuit,
Parce qu'elles sont toutes deux victimes
De la sombre nuit...
Passants, faites grâce à la plante obscure,
Au pauvre animal.
Plaignez la laideur, plaignez la piqûre,
Oh ! plaignez le mal !
Il n'est rien qui n'ait sa mélancolie ;
Tout veut un baiser.
Dans leur fauve horreur, pour peu qu'on oublie
De les écraser,
Pour peu qu'on leur jette un oeil moins superbe,
Tout bas, loin du jour,
La vilaine bête et la mauvaise herbe
Murmurent : Amour !
Victor Hugo
J'aime l'araignée et j'aime l'ortie,
Parce qu'on les hait ;
Et que rien n'exauce et que tout châtie
Leur morne souhait ;
Parce qu'elles sont maudites, chétives,
Noirs êtres rampants ;
Parce qu'elles sont les tristes captives
De leur guet-apens ;
Parce qu'elles sont prises dans leur oeuvre ;
Ô sort ! fatals noeuds !
Parce que l'ortie est une couleuvre,
L'araignée un gueux;
Parce qu'elles ont l'ombre des abîmes,
Parce qu'on les fuit,
Parce qu'elles sont toutes deux victimes
De la sombre nuit...
Passants, faites grâce à la plante obscure,
Au pauvre animal.
Plaignez la laideur, plaignez la piqûre,
Oh ! plaignez le mal !
Il n'est rien qui n'ait sa mélancolie ;
Tout veut un baiser.
Dans leur fauve horreur, pour peu qu'on oublie
De les écraser,
Pour peu qu'on leur jette un oeil moins superbe,
Tout bas, loin du jour,
La vilaine bête et la mauvaise herbe
Murmurent : Amour !
Victor Hugo
adou- Utopiste
- Messages : 736
Date d'inscription : 01/01/2013
Page 1 sur 2 • 1, 2
Page 1 sur 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum